Le Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98) est une association mémorielle antillaise, dont les objectifs sont : (1) réhabiliter, honorer et défendre la mémoire des victimes de la traite et de l’esclavage colonial ; (2) faire connaître cette histoire de l’esclavage colonial ; (3) participer à la lutte contre toutes les stigmatisations et discriminations de populations du fait de leurs origines, de la couleur de leurs peaux, de leur culture, de leur religion ou de leur genre.

Le CM98 est une association loi 1901. Reconnue d’intérêt général, elle a été fondée le 30 Novembre 1999 par les organisateurs de la grande marche du 23 mai 1998. Cette marche rassembla plus 40 000 personnes qui, à l’occasion du 150^ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, défilèrent dans les rues de Paris pour « penser à leurs « Parents » qui vécurent le martyre de la traite et de l’esclavage colonial ».

Cette grande marche est à l’origine de la politique mémorielle actuelle de la France concernant l’esclavage colonial, reconnu par la loi TAUBIRA « crime contre l’humanité », et qui lui consacre désormais deux dates nationales : le 10 Mai, « Journée Nationale des mémoires de la traite de l’esclavage et de leurs abolitions » et le 23 Mai, « Journée Nationale en hommage aux victimes de l’esclavage ».

Outre son combat pour l’inscription de la date du 23 mai dans le calendrier mémoriel de la République française, le CM98 s’est surtout fait connaître pour son énorme travail dans les archives. Plus de 120 000 Guadeloupéens et Martiniquais qui ont vécu l’esclavage colonial ont été retrouvés grâce aux noms de familles qui leur ont été octroyés à partir de 1848, après l’abolition définitive de l’esclavage. Le travail continue pour retrouver tous ceux qui ont été affranchis avant l’abolition. En plus du « Mémorial itinérant, les Noms de l’abolition », des Livres, Non an Nou et Non Nou, des « Monuments à l’honneur des esclaves » à Saint-Denis, à Sarcelles, à Creil, à Grigny, aux Abymes en Guadeloupe et au Carbet à la Martinique, sur lesquels ces « NOMS » sont retranscrits, le CM98 a créé le site Internet Anchoukaj.org. D’un simple clic tout Antillais peut retrouver ses « Parents » esclaves, jusqu’en 1848.

D’autre part, grâce son atelier « Anchoukaj, Généalogie et Histoires de Familles », créé en 2006, le CM98 peut permettre à tous les Antillais d’effectuer la recherche de ces « Premiers » qui ont vécu l’esclavage colonial et d’établir leur filiation généalogique.

De plus, le CM98 a construit au cours des années une université populaire. Celle-ci a organisé des cours, des colloques, des interventions dans les écoles sur l’histoire de la Traite, de l’esclavage mais aussi sur la diversité humaine et le racisme. Reconnu pour le sérieux de son action mémorielle et pédagogique, le CM98 a signé en 2013 une convention de partenariat avec l’Université de Paris I (Panthéon la Sorbonne) pour l’enseignement de l’histoire de la traite et de l’esclavage.

Tout ce travail a été aussi reconnu par la République. Le 27 avril 2018 le président de la République, Emmanuel MACRON, a pris l’engagement dans une allocution écrite, de réaliser la proposition que nous avons faite d’ériger au Jardin des Tuileries à Paris le « Mémorial national en hommage aux esclaves », avec les NOMS de tous les esclaves de Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion.

Le CM98 souhaite, par ce travail mémoriel, œuvrer à l’épanouissement d’une mémoire de l’esclavage apaisée, débarrassée des ressentiments et permettant la Réconciliation des descendants d’esclaves d’abord et avant tout avec eux-mêmes, avec cette histoire douloureuse mais fondatrice, puis avec la République française et enfin avec l’Afrique.

Le CM98 est présidé depuis 2017 par le Dr Emmanuel GORDIEN, maître de conférences des universités, Praticien hospitalier à l’hôpital Avicenne à Bobigny et à la faculté de Médecine de Paris Nord.

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Le Comité Marche du 23 MAI 1998