LE MÉMORIAL ACTe ET LA RÉVOLUTION MÉMORIELLE

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Pr. Serge Romana

Président du CM98

Conférence donnée à Sciences Po le 13 février 2015

 

Le 10 mai prochain, 167 ans après l’abolition de l’esclavage, le Mémorial ACTe ouvrira ses portes. Ce sera, par son envergure, le premier centre mondial de la mémoire et de l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial. Situé à l’emplacement de l’ex usine Darboussier, il sera visible par tous ceux qui arriveront par voie maritime en Guadeloupe.

Bâtir le mémorial ACTe « sur les ruines de Darboussier » l’ancre immédiatement dans l’histoire de la Guadeloupe, celle de la canne à sucre, des esclaves, des paysans, colons et ouvriers agricoles, dans celle du peuple guadeloupéen, mais aussi dans celle du Var. En effet, c’est dans le Var, que naît en 1739, Jean Darboussier qui arrive à Pointe-à-Pitre en 1770. Contrebandier à ses débuts, il prospère grâce au commerce avec les ports de la nouvelle Angleterre et de New York. À la fin de sa vie, il construit une maison, près du port de Pointe — Pitre, sur le morne à Bonneau qui prend alors le nom de Morne Darboussier[1]. C’est cet emplacement que choisit Ernest Souques, né le 18 avril 1831 à Anse Bertrand, fils du Dr Aman Souques propriétaire de l’usine Beauport à Port-Louis, pour construire avec les capitaux du grand industriel français, Jean François Cail, l’usine dite Darboussier. Jusqu’à 1907, elle reste la propriété de l’homme qui est considéré à la fin du 19e siècle comme le « maître de la Guadeloupe », Ernest Souques. Vaincu par les grandes crises de surproduction du sucre de la fin du XIXe siècle et du début du 20e siècle, il est contraint de la céder à une compagnie havraise et parisienne, la SIAPAP (Société Industrielle et Agricole de la Guadeloupe)[2]. Celle-ci se transforme, en 1970, en Société Industrielle de la Guadeloupe — Société Agricole de la Guadeloupe (SIS — SAG), mais ne peut résister à la concurrence féroce qui existe sur le marché mondial. Elle ferme le 31 juillet 1980.

Derrière cette aventure industrielle de plus d’un siècle se cache la vie de dizaines de milliers de paysans pauvres de la Guadeloupe, de petits colons et d’ouvriers agricoles. En fait, l’industrie sucrière gère, avant la départementalisation de 1946, la vie des 3/4 des Guadeloupéens. La vie de ceux qui entre autres travaillent pour Darboussier, n’est que misère, combat pour survivre, comme celle de leurs parents d’avant 1848, ceux que l’on appelle avec détachement : les Esclaves. Ces paysans, pour une grande majorité, travaillent pour les Souques puis, au 20e siècle, pour quelques sociétés capitalistes françaises qui possèdent de véritables latifundia. Ces dizaines de milliers d’êtres humains souffrent de malnutrition, de maladies infectieuses et sont dans la misère. Luc Fauvel qui est un fonctionnaire de l’État français rapporte en 1952 dans un rapport sur la Guadeloupe « qu’il reste la grande masse des petits paysans des mornes, des ouvriers agricoles et des manœuvres qui ne sont employés que les deux tiers de l’année environ. Les moins déshérités disposent d’un lopin de terre presque toujours inférieur à un hectare sur lequel ils ont élevé leur case. Ils constituent avec leurs familles les ¾ de la population. Leur niveau de vie na pas augmenté depuis le contingentement, peut être pas depuis labolition de lesclavage »[3]. Pour ces paysans, Darboussier c’est l’exploitation ! Darboussier ce sont les dures grèves de 1910 dans la canne à sucre ! À cause du sucre, certains seront tués en se battant pour des augmentations de salaire. Ces paysans, ouvriers agricoles, dont les enfants migrèrent en masse en France dans les années 1970, sont alors au bas de l’échelle sociale. Leurs valeurs culturelles, héritées directement de leur parents vivant en esclavage (DIAPO 8)(langue, musique traditionnelle en particulier) ont une image sociétale très négative. Ce sont de « vieux nègres noirs, incultes ». Il est donc facile d’imaginer combien étaient négatives la représentation des esclaves, la mémoire de l’esclavage, dans les consciences collectives des Antillais des années 50-60 -70. Fuir la terre, devenir fonctionnaire, tels étaient nos aspirations, nos souhaits qui quelque part furent exaucés dans la migration.

Et pourtant, le 10 mai 2015, le mémorial ACTe, un centre dédié à la mémoire des victimes de l’esclavage, à la mémoire et à l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial, va être inauguré en lieu et place de ce qui a été le symbole de l’exploitation féroce du monde paysan guadeloupéen.

Comment expliquer ce renversement d’image? Comment comprendre que les esclaves, ces êtres dont l’histoire devait être effacée, peuvent aujourd’hui, faire l’objet d’une considération telle qu’un centre en leur mémoire, des commémorations, des monuments en leur honneur, soient aujourd’hui institués et érigés ?

Cest cette inversion de la valence du stigmate de lesclave que nous appelons la « Révolution Mémorielle ». Il est important d’en comprendre les origines, les objectifs, la grammaire, ses acteurs, pour que le mémorial ACTe puisse, nous semble — t — il, prendre toute sa dimension.

La mémoire de lorigine est la base de toute société humaine constituée. « Les sociétés les plus reculées dans le temps et dans l’espace ont cherché à codifier des représentations communes du passé, au point de confier à une petite élite le soin d’élaborer le sens et les conditions de la transmission »[4]. Il est donc difficile qu’une société puisse être cohérente sans une interprétation partagée, officielle de ses origines. L’absence de cohérence de la mémoire de l’origine conduit inévitablement à l’errance identitaire, annonce des dérives extrémistes et contribue à l’immense difficulté de construire et partager un projet commun. Dans nos sociétés, la difficulté de penser l’origine tient fondamentalement au fait qu’elle est, cette origine, l’Esclavage colonial, qualifié en 2001 par le gouvernement et les parlementaires français de crime contre l’Humanité. S’il n’y eut pas de descendants des victimes des chambres à gaz, les Antillais, eux, ont été créés dans l’esclavage colonial. Pas d’esclavage colonial, point d’Antillais contemporains ! Mais quelle mémoire construire pour cette origine aussi dramatique (la mémoire des origines dont nous parlons ici n’est pas le souvenir, mais l’interprétation, l’idée que l’on se fait de ces origines) ? Comment penser l’origine, lorsqu’elle est liée à une profonde atteinte de l’estime de soi ? Cette question ne se pose pas pour les Saramakas du Surinam, affiliés à leurs aïeux fugitifs. Elles se posent peut-être moins pour les Haïtiens et pour les peuples indépendants de la Caraïbe. Mais elle est prégnante dans les sociétés dans lesquelles les descendants sont minoritaires comme aux USA et au Brésil et encore plus chez nous, dans les départements français d’outre-mer, fabriqués dans le paradoxe : d’abord comme esclaves chrétiens[5] puis comme citoyens français, après 1848. Comme nous l’avons vu précédemment, les conditions terribles d’exploitation des Hommes dans la canne à sucre ont prolongé celle du temps de l’esclavage. L’image du paysan, dont le statut est méprisé, prolonge celle dégradée de l’esclave. Point besoin de machine idéologique pour faire oublier l’esclavage. À la fin des années 50, on veut fuir la terre et les cheveux grenné[6]. Pour l’immense majorité des descendants d’esclaves, le passé et l’avenir se résument dans cette maxime populaire : « Yè sé on kouyon – dèmen sé on tèbè[7] ! ». Phrase qui à elle seule est tout un programme, une interrogation à l’Humanité tout entière. Phrase qui traduit le malaise, la douleur, la honte, le ressentiment, le paradoxe de l’attachement — haine que l’on a envers ceux qui représentent ceux qui ont toujours exploité, mais qui ont libéré et qui symbolisent la civilisation. Proverbe qui montre le blocage de la société dans sa capacité à construire un projet commun.

Yè sé on kouyon, dèmen sé on tèbè montre toute la difficulté a construire une mémoire de l’origine partagée par la majorité des descendants d’esclaves et qui leur permette de sortir de l’abîme narcissique.

Il y eut pourtant de nombreuses tentatives pour proposer une mémoire acceptable de lorigine :

La première fut celle des républicains abolitionnistes français et de l’élite antillaise de l’après 1848. C’est celle du mythe schœlchériste qui proposa que la civilisation dans nos sociétés ne puisse commencer qu’après l’abolition de l’esclavage. Son objectif politique était l’attachement indéfectible des anciennes colonies à la République. À l’évidence, ce mythe de fondation n’a pu être saisi que par ceux qui pouvaient se sortir de l’empreinte de l’esclavage et accéder à l’Humanité par la réussite scolaire et les stratégies d’éclaircissement de la peau. L’immense majorité restait dans les campagnes très très loin de ce mythe de fondation, bien ancrée dans le Vwè mizè pa mô et Yè sé on kouyon [8]!

Remarquables furent les propositions des penseurs de la Martinique, au premier rang desquels Aimé Césaire. L’objectif pour Aimé Césaire fut de tenter de rétablir l’Afrique à une place au moins égale de celle de l’occident dans nos imaginaires et à inverser la valence du stigmate de la couleur de peau foncée. Si cela n’a pas suffi à guérir « sa blessure sacrée » et à ne plus avoir « d’ancêtres imaginaires »[9], imaginons alors les résultats sur la majorité de nos peuples. Ceux-ci continuèrent à être dans le « Kenbé rèd frè » ; « Dèmen sé on tèbè »[10] !

Les chantres de la créolité refusèrent de « s’enfermer dans la Négritude ». Dans le sillage d’Édouard Glissant, ils proposèrent de nous « laver les yeux » pour accéder à une « vision intérieure » de nous mêmes qui nous permettrait de « réapprendre à regarder positivement ce qui palpite autour de nous ». Ils pensèrent alors notre fabrication comme un métissage de cultures africaines, européennes, asiatiques… annonçant l’avenir de l’Humanité[11]. On a voulu y croire et tous les jours, on en désespère. Quant à la majorité de nos peuples, difficile pour elle d’essayer d’y croire, car Nèg sé mové nasyon et Jalouzi sé frè a Sosyé[12].

Nombreux sont ceux qui cherchèrent (et qui cherchent encore) à nous affilier aux Nèg Mawon, aux esclaves révoltés, et ne peuvent imaginer les esclaves que comme des résistants. Un peu comme si tous les Français étaient des résistants durant la Seconde Guerre mondiale. Cette affiliation proposée par les indépendantistes antillais dont les auteurs de la Créolité[13] nous regonflent le moral l’instant d’une pensée (il est bon d’être descendants de héros), mais ne pouvait résister au fait que 85.700 esclaves en Guadeloupe et 70.000 en Martinique, soit près de 70 % de la population de ces Iles, avaient été libérés en 1848, et ont reçu des « noms de famille » durant les 20 ans qui suivirent. De ce fait, nous sommes avant tout les descendants de ces esclaves affranchis qui ont survécu à l’esclavage colonial.

Quant aux théories afrocentristes, elles considèrent que l’esclavage n’est qu’un accident dans l’histoire d’un peuple noir fantasmé. Elles ne satisfont que de petits groupes, car cela fait longtemps que les Antillais sont de nouvelles « ethnies » dont la matrice est l’esclavage colonial français.

Toutes ces propositions mémorielles ont toutes un point commun : elles évitent l’esclave dans son humanité, elles refusent de voir dans l’esclave, l’homme et la femme avant tout victime dun crime contre lHumanité. Elles tentent de répondre à la blessure narcissique soit en ignorant, soit en magnifiant l’esclave. Elles ne s’interrogent pas sur la violence de la fabrication de ces sociétés durant l’esclavage et ses conséquences sur les populations qui en sont issues. Ces propositions identitaires ne parlent pas à une population qui a hérité de l’immense faille narcissique des victimes de l’esclavage et dont les descendants étaient des paysans pauvres sur les terres de Darboussier. Elles n’y arrivent pas, car elles ignorent la profonde désaffiliation de la majorité des descendants d’esclaves avec leurs aïeux. Comment affilier les enfants de la canne à sucre à leurs aïeux esclaves lorsque leurs parents travailleurs de la canne à sucre étaient, il n’y a pas si longtemps de cela, au plus bas de l’échelle sociale ?

Comment vivra dans ces conditions le Mémorial ACTe ?

Depuis, 1998 les enfants de la canne à sucre, ont entamé en France hexagonale, une révolution mémorielle. La grammaire, la mise en place, les outils de cette révolution sont explicités par le Pr. Yohan Michel, philosophe et professeur de Sciences politiques et philosophe[14]. L’adage bien connu dans nos sociétés : Sé pwèl a chyen ki ka géri modé a chyen[15] résume bien la méthodologie utilisée. Nous avons recherché les conséquences de l’esclavage dans nos fonctionnements d’aujourd’hui et non dans l’imaginaire littéraire créole[16]. Dans plus de 600 séances de groupes de parole[17], des centaines d’Antillais durant 10 ans ont découvert qu’ils étaient des filles et des fils d’esclaves dans leur rapport à la couleur de la peau, aux descendants des colons, dans le fonctionnement de leur famille matrifocale, dans l’immense faille narcissique qui les faisait souffrir… Cela nous a donné la force d’aller chercher ceux qui vivaient en nous, d’explorer les archives (registres des nouveaux libres et des individualités ; actes notariés) et d’exhumer l’identité de ceux qui avaient été nommés après l’abolition et de les intégrer enfin dans nos familles[18]. Ces travaux nous ont permis de fabriquer une mémoire de l’esclave, celle d’un parent victime et survivant d’un crime contre l’humanité qu’il fallait honorer. C’est pourquoi nous avons imposé la journée commémorative du 23 mai en France hexagonale, seule journée aujourd’hui consacrée exclusivement à la mémoire des victimes de l’esclavage colonial. Aujourd’hui, des milliers d’Antillais, descendants d’esclaves qui sont passés dans les groupes de paroles du CM98 (aujourd’hui par le Centre d’Aide aux FAmilles Matrifocale et monoparentale, CAFAM), qui ont assisté au millier de conférences de notre université populaire, qui ont retrouvé le nom de leurs aïeux grâce à Anchoukaj.org sont capables chaque année d’être des milliers à honorer pacifiquement leurs aïeux, le 23 mai. Si cette révolution mémorielle est le prolongement de la révolution culturelle conduite par les indépendantistes antillais qui, dans les années 70 — 80, ont réhabilité l’image des paysans et de leurs valeurs culturelles, elle s’en distingue par le « traitement » de l’Origine du groupe, de ses Premiers Temps : l’esclavage colonial temps fondateur et la construction d’une mémoire des esclaves, considérés avant tout comme des parents, victimes d’un crime contre l’Humanité et non comme de grands guerriers, tous des héros de la résistance à l’esclavage.

Avec cette affiliation, nul besoin de revanche, nul besoin de concurrence des mémoires, nul besoin de demande de réparations financières… Au contraire, persuadés d’être des enfants de survivants, nous avons le désir de plus en plus profond d’en finir avec une mémoire mortifère, victimaire. Fort de cette affiliation, nous pouvons enfin nous tourner vers les autres communautés, vers l’avenir et devenir des hommes et des femmes témoignant pacifiquement de l’esclavage colonial. Aujourd’hui, l’enjeu est de nous réconcilier avec nous-mêmes, l’Afrique, la République et aussi avec les descendants d’esclavagistes qui sont, avec nous, des témoins de l’esclavage colonial.

L’enjeu est colossal et déterminant pour l’avenir de nos pays qui, rongés par le ressentiment de certains et la déshérence identitaire, risquent de sombrer dans l’absurdité, la folie et le chaos.

Le 10 mai prochain, sur le site de l’usine Darboussier qui fut le symbole de l’exploitation des descendants d’esclaves, va être inauguré le tout premier centre caribéen dédié à la mémoire et à l’histoire de l’esclavage colonial : le mémorial ACTe. La Guadeloupe sera ce jour-là, le centre des descendants d’esclaves et un point lumineux dans la Caraïbe. Ce centre est l’aboutissement d’une longue maturation de la société guadeloupéenne, des luttes du monde de la canne à sucre, de la révolution culturelle conduite par les indépendantistes guadeloupéens, ainsi que de l’imagination et de l’activisme d’un entrepreneur de mémoire, Luc Reinette et enfin de la volonté tenace d’un homme politique : Victorin Lurel. Puisse-il être un atout majeur dans la révolution mémorielle initiée par les enfants de la canne à sucre vivant en France hexagonale

L’avenir de nos pays est en jeu.


[1] Anne Pérotin-Dumon. La ville aux îles, la ville dans l’île. Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, 1650 – 1820. 2000, Karthala, p198.

[2] Christian Schnakenbourg, La compagnie sucrière de la Pointe-à-Pître. Histoire de lusine Darboussier de 1867 à 1907, 1997, L’Harmattan.

[3] Luc Fauvel. L’économie des Antilles et de la Guyane », Revue d’Économie Politique, 1952 vol. LXII, 19 532, p721

[4] Yohann Michel. Gouverner les mémoires. 2010, PUF

[5] Voir la prénomination des esclaves avant 1848 dans Vincent Cousseau, Prendre nom aux Antilles. Individu et appartenances (XVIIe – XIXe siècle), 2012, CTHS ‘ed).

[6] crépus

[7] Hier est un imbécile, demain est un idiot »

[8] « Voir de la misère et ne pas mourir » – « Hier est un imbécile »

[9] Aimé Césaire. Moi Laminaire (2008)

[10] « Tiens bon frère »; « Demain est un idiot »

[11] « Nous avons goûté à toutes les langues, à toutes les parures. Craignant cet inconfortable magma, nous avons vainement tenté de le figer dans des ailleurs mythiques (regard extérieur, Afrique, Europe, aujourd’hui encore Inde ou Amérique), de chercher refuge dans la normalité close des cultures millénaires, sans savoir que nous étions l’anticipation du contact des cultures, du monde futur qui s’annonce déjà. Nous sommes tout à la fois l’Europe, l’Afrique, nourris d’apports asiatiques, levantins, indiens, et nous relevons aussi des survivances de l’Amérique précolombienne. La Créolité c’est le « monde diffracté, mais recomposé », un maelstrom de signifiés dans un seul signifiant : une Totalité».Jean Barnabé, Patrick Chamoiseau, Raphael Confiant. Éloge à la Créolité, 1990, Gallimard, p 26-27

[12] « Le nègre est une nation méchante » et « la jalousie et la sœur de la sorcellerie »

[13] Dessous les ondes de choc de l’Histoire de France… il y eut le cheminement obstiné de nous même. L’opaque résistance de nègres marrons bandés dans leur refus. L’héroïsme neuf de ceux qui affrontèrent l’enfer esclavagiste, déployant d’obscurs codes de survie, d’indéchiffrables qualité de résistance, la variété illisible des compromis, les synthèses inattendues de vie. Éloge à la Créolité. ouvr. cité. p. 37.

[14] Yohann Michel. Devenir descendants d’esclaves, Enquète sur les régimes mémoriels, 2015, PUR.

[15] Ce sont les poils des chiens qui guérissent les morsures des chiens

[16] Seule la connaissance poétique, la connaissance romanesque, la connaissance littéraire, bref la connaissance artistique, pourra nous déceler, nous percevoir, nous ramener évanescents aux réanimations de la conscience. Éloge de la créolité. ouvr. cité. p. 38

[17] Ces groupes de paroles ont été organisés et dirigés par Viviane Rolle Romana, Dr en psychologue, psychologue clinicienne, spécialiste d’ethnopsychiatrie et de psychologie inter culturelle.

[18] 150 000 Guadeloupéens et Martiniquais esclaves n’avaient qu’un prénom et un matricule en 1848. Après l’abolition, ils ont reçu un matronymes – patronymes par des officiers d’état civil français. Cette nomination a été consignée dans les registres des nouveaux libres en Guadeloupe et des Individualités en Martinique. Nous avons retrouvé 120 000 d’entre eux dans ces archives. Aujourd’hui, par un simple clic dans anchoukaj.org, un antillais descendant d’esclaves peut, à partir de son nom de famille, retrouver l’aïeul, qui fut esclave et le premier à porter son nom de famille.

2 commentaires

  • dominique says:

    bonsoir,
    je souhaite savoir comment faire une recherche et à qui m’adresse en Guadeloupe ?
    Car je ne vois rien sur le site sur les noms ni la liste trouve. donc moi ces Castry, vaton, micheline,siarras. je dois avoir un ancêtre dans tous ces noms.
    merci cordialement,